Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
...:::Ansible:::...

...:::Ansible:::...

Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

personnalites

Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités

Caroline Raszka-Dewez est, par ordre chronologique, la quatrième personne à travailler sur la traduction de l’œuvre d’Andrzej Sapkowski pour le compte des Editions Bragelonne. Mais elle a travaillé sur l’ensemble de l’arc narratif surnommé La Saga du Sorceleur.

 

Bonjour, comment avez-vous découvert Sorceleur ?

Tout simplement au moment où l’éditeur m’a proposé la traduction du tome Le temps du mépris. J’avoue que je ne connaissais absolument pas le domaine de la Fantasy avant de lire le Sorceleur. Ça a été pour moi une grande découverte.

 

Avez-vous éprouvé des difficultés particulières lors de la traduction ?

Oui bien entendu. Comme j’étais totalement novice dans la lecture de ce genre, j’ai été très surprise. Beaucoup de termes m’étaient étrangers, je n’en connaissais même pas la signification en français, des noms d’armes du Moyen-Âge, notamment. Sapkowski utilise aussi beaucoup de néologismes, de vocabulaire très ancien. J’ai dû plonger un peu dans l’ancien français, par exemple. Ses tournures de phrase sont par moments un peu « tordues », c’est très drôle, je trouve, en polonais, mais il faut faire en sorte que cela passe bien en français, c’est un peu comme un puzzle parfois !

 

Avez-vous rencontré Andrzej Sapkowski pendant ce processus ?

Non, jamais. Je n’ai eu absolument aucun contact avec lui.

Comment vous êtes-vous positionnée par rapport au travail de Laurence Dyèvre, Alexandre Dayet et Lydia Waleryszak, qui ont traduit la série avant vous ?

Pour être honnête, au vu des délais de traduction pour le premier tome que j’ai traduit, je ne me suis pas posé beaucoup de questions. Je reprenais de temps en temps leur traduction pour me faire une idée plus particulière de tel ou tel personnage, par exemple, de sa façon de s’exprimer. Après, l’éditeur et les correcteurs interviennent et donnent une cohérence à l’ensemble si besoin.

 

Vous avez vu la première saison de la série Netflix. Qu’en avez-vous pensé ?

J’ai été un peu surprise. Le personnage de Geralt est assez bien rendu, peut-être pas au niveau physique, mais dans sa manière d’être, de parler (ou ne pas parler), de bouger. Pour ce qui est des autres personnages, Ciri, Jaskier, Yennefer, les autres magiciennes, je reconnais que je me les imaginais autrement, mais c’est souvent le cas lors des adaptations de romans., principalement lorsque l’on travaille dessus en profondeur, comme c’est le cas pour un traducteur. La bataille prend beaucoup plus de place dans la série que dans le roman, de même que la métamorphose de Yennefer… Il y a un mélange de certaines nouvelles et de la Saga à proprement parler. La mise en place est assez lente, les passages du passé et du présent ne sont pas évidents. Pour qui n’a pas lu les romans, l’histoire est sans doute un peu compliquée à suivre pour cette première saison. Il faut voir l’évolution qui en sera donnée.

 

Caroline, merci.

Je vous en prie…

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités

© HENNINGER Bernard

Thomas Bauduret, auteur et traducteur, a assuré la traduction en français deux ouvrages relatifs à des jeux video inspirés de l'univers créé par Andrzej Sapkowski. Il nous a accordé un entretien, qui devait apparaître dans Hommage à The Witcher - la saga d'un chasseur de monstres. Nous n'avons pas pu l'inclure, par manque de place. Le voici donc en exclusivité.

 

Bonjour Thomas, comment avez-vous découvert l’œuvre d’Andrzej Sapkowski ?

Je l’ai rencontré une fois, lors de sa venue aux Imaginales, mais j’avoue ne pas trop avoir accroché aux livres, je trouve l’écriture (ou la traduction ?) assez, hem, spéciale. Et pourtant, pour une fois qu’on sort de la doxa anglo-saxonne, ça avait tout pour me plaire.

 

En tant qu’écrivain, comment avez-vous appréhendé cet univers ?

Il m’a eu l’air assez complet, logique et structuré, ce qui je trouve manque à la fantasy. Mais je suis auteur de polar, genre qui exige une rigueur quasi mathématique, pour reprendre les termes d’un collègue.

 

Les Editions Panini ont fait appel à vous pour traduire deux ouvrages autour de cet univers, l’un sur le Gwent/Gwynt, et l’autre au sujet du jeu video. Avez-vous pratiqué ces jeux ?

Non malheureusement, je le voulais, puisque j’aime bien l’univers vidéoludique, mais j’ai été pris par le temps. J’ai juste fait un travail de vérification croisée pour les noms et les quelques événements cités.

Selon vous, quelle place peut-on donner à l’œuvre de Sapkowski et ses différentes déclinaisons dans le domaine de la fantasy ?

Je ne connais pas assez le genre, mais au moins, cela signifie, après le succès de Valerio Evangelisti, qu’il y a autre chose que le rouleau compresseur culturel anglo-saxon et la frilosité légendaire des éditeurs et des lecteurs. Ce qui eût été impensable il y a quelques années.

Thomas, merci.

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités

Dans le cadre d'un projet dont je vous parle bientôt, j'ai été amené à rencontrer Daniel Njo Lobé, acteur français qui touche à tout : cinéma, télévision, théâtre, doublage... L'occasion de discuter de son métier si particulier.

 

Le doublage de Geralt de Riv, dans les jeux the Witcher, constitue-t-il un tournant dans votre carrière de doublage ?

Oui et non. D'abord les gens ont mis du temps à comprendre que c’était moi, ma voix étant vraiment différente dans le jeu. C’est très particulier, parce que c’est mon premier -et mon unique- premier rôle dans le jeu video. Je le dis sans agressivité, sans rancœur, c’est surtout des seconds rôles qu’on me propose. J’ai tout de même, parfois, pris un peu cher quand certains se sont rendus compte que le personnage de Geralt n’était pas doublé par un Blanc. C’était violent, on a envoyé quelques messages à des blogs pour les prévenir que s’ils laissaient certaines remarques, ils seraient poursuivis en justice. Tout a été effacé depuis. Mais à l’inverse, et c’est le plus important, beaucoup de gens m’ont défendu par rapport à toutes ces attaques. Je n’ai aucun problème si on m’explique qu’on n’aime pas ma voix, mon jeu. Mais dire que c’est n’importe quoi de prendre un Noir pour doubler Geralt de Riv, je ne peux l’accepter. Le point positif que je retire de tout ça c’est qu’énormément de gens se sont intéressés à mon travail.

 

C’est fou quand même qu’il y ait encore ce genre de remarques… Je pense par exemple à Omar Sy, pour la série Lupin

Oui, tu ne peux pas l’empêcher, malheureusement. J’avais fait la version française de La Belle et la Bête, et il y avait un acteur espagnol, Eduardo Noriega, dans la version française de La Belle et la Bête avec Vincent Cassel, et dû faire enlever des insultes racistes sur des blogs… Ce sont des gens derrière leur écran, qui ne se rendaient pas compte, jusqu’à récemment, qu’il y a un impact à la suite de leurs insultes virtuelles.

 

Quels sont les jalons de votre carrière de doubleur ?

Entre autres, la série Luther, dans laquelle je double Idris Elba, m’a beaucoup aidé, pareil pour the Witcher donc. Ce sont de tels projets qui font progresser parce qu'on doit tenir sur la longueur ; il faut avoir plus de densité, y laisse un tout petit peu de son ADN pour que ce soit réussi. Parfois les textes sont un petit peu trop écrits et pas assez parlés, mais c'est intéressant de trouver la marge de manoeuvre.Sur The Witcher, il avait des moments de colère, qui n’étaient pas tout à fait comme mes moments de colère, mais un peu quand même. Et puis c’est sympa quand sur des tournages, on vous dit « je connais votre voix, mais je ne sais plus d’où… », et qu’après que vous ayiez dit ce que vous avez fait, la personne vous dis « ah ouais, mais c’est super, j’adore ! » (rires) Bon, c’est sympa en ce moment, parce que The Witcher ce sont des jeux video des années 2010, mais en 2030 plus personne n’y jouera (rires).

 

Ce n’est pas trop dur le métier d’acteur en ce moment ?

Je ne me plains pas du tout, parce que contrairement à plein de copains et de copines, j’ai plein de boulot. Je viens de tourner une série pour France 2, qui s’appelle Le Code, où je joue le premier rôle. C’est une série judiciaire (avec des avocats), en 6 épisodes de 52 minutes, qui va être diffusée fin septembre, a priori. C'est une période difficile pour les acteurs et les actrices, donc je m'estime vraiment chanceux. Outre la série de France 2, je joue prochainement dans une pièce de théâtre d’Alexis Michalik, intitulée Le Porteur d’histoires, je viens de faire un épisode de Cassandre (France 3), je joue un médecin dans le prochain film d’Alexis Michalik, Une histoire d’amour, la série la Faute à Rousseau qui reprend, j’ai aussi énormément de doublages… Maintenant, il faudrait que je prenne mon courage à deux mains, et que j’aille à Londres, quand la situation sanitaire le permettra, pour donner un nouvel élan à ma carrière. Ce n’est pas que je n’aime pas la France, mais avec ma taille (1,90 m), la voix que j’ai, je suis un peu cantonné aux mêmes rôles. Quand tu es grand, à l’écran, on ne connaît pas ta taille. Tu prends l’écran. Certains acteurs ne veulent pas tourner avec moi pour cette raison. Et ce n’est pas une question d’ego mal placé. Les places sont chères, et il vaut mieux éviter ce genre de situation. J’ai envie d’aller dans des univers où mon physique ne sera pas un problème, où ça ne détonnera pas. Là j’ai l’opportunité d’aller vers l’international, de passer des castings ailleurs, ce n’était pas possible auparavant, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le métier. Pour faire ça, il faut être prêt à ne pas bosser pendant un mois, deux mois, trois mois, avoir de l’argent de côté, pouvoir payer les hôtels, les restaurants, et vivre entretemps. Pour vous lancer, il faut parfois emprunter de l’argent, et faire de la stratégie pendant six mois. Quand on est en stage intensif d’acteur pendant deux ou trois mois, il n'y a aucune rentrée d'argent. Il faudrait pouvoir faire ça quand on débute dans le métier, viser haut très vite, mais aussi rester cohérent. Viser très haut, ça ne veut pas forcément dire vouloir faire des Marvel, parce que c’est violent, abrutissant… Il faut rester en accord avec sa sensibilité artistique. Le problème en France c'est que si vous jouez un rôle on va vous le proposer plusieurs fois. J’ai joué un avocat en 2005, puis un deuxième, un troisième, un quatrième (et je suis particulièrement heureux du dernier)… J’ai joué un infirmier gay dans une série pendant quatre saisons, et pendant quelques années on m’a proposé beaucoup de rôles d’homo.

 

A quoi attribuez-vous ce fait d’être mis dans des cases, en quelque sorte ?

On est dans un marché français où les gens ont tellement besoin d’être rassurés… Ils ne prennent pas de risques, ils veulent que ça marche tout de suite… Mais pour être dans cette tendance, il faut avoir entre 25 et 35 ans, et je n’ai plus l’âge. Je ne renie pas ces "cases", elles m'ont souvent permis d'avancer. Mais si l’on veut passer à un autre stade et continuer à bosser, il faut créer ses propres projets, écrire, produire…

 

Et pourquoi ne pas aller directement aux Etats-Unis ?

Je ne suis pas très fan de ce pays. Dès que vous sortez de New York, San Francisco ou Los Angeles, vous êtes confronté à des choses très dures du point de vue culturel. Et au niveau du jeu d'acteur, beaucoup s'enferment dans des codes de jeu un peu caricaturaux qui leur enlèvent de la vérité. Nous on trouve ça génial, parce que ce sont des Américains. Et on peut dire ce qu'on veut mais on ne connaît pas si bien que ça cette culture et à doubler c'est compliqué parce que c’est quasiment impossible que ça ne «sonne » pas doublage… J’ai plus progressé en doublage sur les films anglais. Il y a une théâtralité, certes, mais une vérité du jeu qui est plus proche de la nôtre. Le jeu des doubleurs et des acteurs français a également progressé, une théâtralité qui se gomme progressivement. Comme il y a beaucoup d’acteurs de cinéma qui sont venus à la télévision et au doublage, ils ont, avec les nouvelles générations d'acteurs et d'actrices, apporté cette vérité.

 

Quand on regarde votre carrière, on se rend compte tout de même que vous avez touché un peu à tous les médias : théâtre, cinéma, télévision, et doublage pour petit et grand écrans en plus des jeux vidéo… Je me demandais si cet éclectisme était courant parmi les acteurs français…

Alors déjà, il faut avoir la chance d’avoir un physique qu’on veut voir, pas forcément être beau mais un physique qui accroche et une voix qu’on veut entendre, pour jouer sur plusieurs tableaux. Là tu n’y peux rien, c’est merci Papa, merci Maman, le Bon Dieu pour certains. Je ne me dévalorise pas, mais je ne suis pas un acteur de génie. Je suis besogneux, je mets du temps à comprendre ; ça m’a parfois porté préjudice, parce qu’on a besoin de travailler vite. Mais dans le résultat, si on me laisse du temps de préparation, je peux être aussi bon qu’un autre, voire un peu meilleur. Mais les autres vont plus vite, et ça joue. J’ai mis du temps à contourner cette difficulté, c’est mon côté un peu diesel. Turbo mais diesel. Sinon, parmi les acteurs polyvalents, qui sont sur scène, à l'écran ou dans les studios, il y a Nicolas Marié, Jérémie Covillault, par exemple. On doit être une petite dizaine à faire un peu de tout. Souvent c'est vrai que notre métier est cloisonn, la télé ne rencontre pas toujours le cinéma, le cinéma ne rencontre pas toujours le théâtre, le théâtre ne rencontre pas souvent les studios de doublage de voix de pub. Et puis faire beaucoup de choses c'est dur, c’est dur ; j’ai eu des soucis de santé à un moment, de l’extrême fatigue… En vrai, pour faire ce métier, il faut quasiment être un athlète de haut niveau, pour être performant, et durer. Je m’estime chanceux, le métier en France est très dur, il y a beaucoup d’obstacles.

Pour en revenir à Omar Sy, il a été obligé de partir parce qu’en France, on ne lui proposait que des rôles limités : « Tu comprends, il a des problèmes de logement parce qu’il est noir… » ; « C’est un gros dragueur… ; « Il est grand, alors il joue au basket… » [Daniel Lobé souffle en levant les yeux au ciel] Sa réaction (et la mienne) serait « Ah vous en êtes là ? Eh bien on va se dire au revoir, hein… » Omar Sy est excellent dans Lupin ; pour moi ce mec a la grâce, un peu comme Will Smith. Ce ne sont pas forcément des grands acteurs, au sens Actor's Studio du terme, mais ils dégagent quelque chose de très fort. Omar Sy a une sympathie, une aura, qui lui procurent du charisme et une présence dingue à l'écran. Tu as envie de le regarder, tu as envie qu’il aille bien. Il te fait un sourire, tu es sous le charme, il t’a tué.

 

Comment vous vous situez par rapport à ce genre d’acteur ?

Encore une fois je ne me dévalorise pas, mais je pense que je suis un acteur plus « technique », un peu moins spontané. J’avais eu les boules, mais j’avais fait le casting de Soul (film d’animation Disney/Pixar sorti en 2020, NdR). J’avais fait toutes les bandes-annonces, et même 25 minutes d'essai du film. Pour le coup j’étais inversement énervé par rapport au Witcher. Il y avait tout un univers new-yorkais de jazz, qui déjà dans la bande-annonce que j'avais enregistrée avait été gommé. Il fallait le retranscrire, surtout à l'écriture de la traduction. Ce ne sera jamais aussi bien que la VO, mais dans sa manière de parler, Jamie Foxx avait cette sensibilité. Autant dans The Witcher, le côté new-yorkais de la voix américaine me semblait déplacée, et j'ai essayé de faire un travail plus "médiéval", autant là j’avais envie d’aller sur ce registre de la culture noire américaine. Et c’est gommé dans la version française de Soul. On nous dit « mais ça ne parle pas au public français », mais je en suis absolument pas d'accord. Soul est très bien en français et ça fonctionne, parce que c'est Omar Sy. que c'est pour ça qu'il est choisi. Qu'il imprime toute sa sensibilité et sa personnalité au rôle, qu’on l'entend, et qu'on l'aime tout de suite. Et que Disney a besoin qu'on le reconnaisse et ne laisserait certainement pas changer sa voix. Mais personnellement sur chaque rôle de doublage que je fais, même si c’est ma voix, j’aime l’idée du travail de transformation vocale et d'aller le plus possible vers un personnage qu’on ne me reconnaisse pas forcément.

 


Pour avoir un aperçu de la carrière de Daniel Lobé, rendez-vous ici.

Interview réalisée par Spooky, en juin 2021.

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités

Le monde tolkienophile est en deuil aujourd'hui. En effet Christopher Tolkien, le dernier des fils du Professeur, s'est éteint dans la nuit du 15 au 16 janvier dans un hôpital varois à l'âge de 95 ans, près de la résidence qu'il occupait depuis près de 45 ans avec son épouse Baillie. Christopher était le plus jeune des fils de John Ronald Reuel Tolkien, le créateur du Hobbit et du Seigneur des Anneaux. Il tient une place toute particulière dans cet univers, puisqu'il a profité, enfant, des histoires inventées et racontées avec passion par son père ; un peu plus tard, quand celui-ci a commencé à travailler sur une "suite" du Hobbit, Christopher s'est mué en secrétaire-assistant-relecteur-illustrateur. C'est lui par exemple, qui a dessiné la carte de la terre du Milieu présente dans le Seigneur des Anneaux, réunissant et clarifiant les nombreux croquis préparatoires de son père.

 

Lorsque, pendant la seconde guerre mondiale, le jeune homme est envoyé au loin, par exemple en Afrique du Sud, son père lui envoya moults extraits de ses travaux en cours pour avis. Par la suite, il intégra pendant un temps les Inklings, le club informel d'érudits que son père avait relancé à Oxford. Marchant sur les pas professionnels de son père, Christopher se passionna pour les mythes nordiques. Il enseigna ensuite le vieil anglais, le vieux norrois et l'anglais moderne, en tant que tutor (directeur d’études) et lecturer (maître de conférences). Il se fit connaître en tant que médiéviste et philologue. après la disparition de son père, en 1973, il quitte sa brillante carrière universitaire pour se consacrer à la promotion et surtout à la publication de nombreuses oeuvres laissées inachevées ou non publiées dans les 70 cartons d'archives paternelles. Suivront le Silmarillion, sorte de point nodal du monde que JRR a inventé, les 12 tomes de l'Histoire de la Terre du Milieu, des récits aussi magiques que Les Enfants de Húrin, Beren et Lúthien et La Chute de Gondolin, considérés comme des textes fondamentaux de l'Histoire d'Arda. Nombre de traductions, réécritures de mythes arthuriens ou anglo-saxons émailleront ces cinq décennies de tri, d'analyse critique et de valorisation d'un patrimoine littéraire sans équivalent. Après une première pause au début des années 2000, Christopher dit à nouveau stop en 2018. Gardien du temple intransigeant, connaisseur intime de l'univers créé par son père, il est sorti à deux reprises pour fustiger les adaptations selon lui destructrices réalisées par Peter Jackson, mais aussi (enfin c'est le Tolkien Estate qui s'est prononcé) le biopic plus qu'approximatif consacré à son père sorti l'année dernière. Ce fut là son dernier combat, après avoir vu de splendides tapisseries reprenant les illustrations de son père sortir des métiers d'Aubusson, et après avoir reçu en octobre 2016 la Bodley Medal, décernée par la Bibliothèque bodléienne d'Oxford, où sont conservés une grande partie des manuscrits originaux de J.R.R. Tolkien, pour avoir « consacré les 4 dernières décennies à publier l’œuvre inédite de son père, veillant à ce que son riche héritage littéraire soit accessible à tous les lecteurs. »

 

Sur le plan personnel, sa vie fut riche également. il se maria en 1951 avec Faith Faulconbridge, une sculptrice anglaise, avec lequel il eut un fils, Simon, qui devint avocat puis écrivain de polars. Ils divorcèrent en 1967 et Christopher se remaria la même année avec Baillie Klass, qui devint elle aussi très investie dans l'héritage littéraire familial. Deux enfants vinrent compléter la famille, Adam et Rachel, le premier s'investissant également dans le Tolkien Estate (qui gère l'héritage) et traduisit les deux tomes des Livres des Contes Perdus, en 1995 et 1998. Entretemps la famille déménagea (en 1975) dans le sud de la France afin que Christopher puisse travailler plus sereinement à l'édition des oeuvres de son père.

 

Pour en savoir plus sur Christopher, je ne peux que vous inciter à lire sa notice biographique détaillée sur le site Tolkiendil (réalisée par mes soins), et à naviguer sur l'arbre généalogique des Tolkien (vous pourrez ainsi constater que les artistes y sont nombreux)... Malgré son âge avancé, il ne faut pas perdre de vue que Christopher a passé la seconde moitié de sa vie à rendre l'oeuvre de son père visible du grand public. Sa disparition laisse un trou béant, mais nul doute que parmi les membres de la famille ainsi que dans les chercheurs qui ont ponctuellement collaboré avec l'Héritier des personnes sauront reprendre le flambeau. J'aurais aimé le rencontrer, j'aurais eu tant de questions à lui poser. Mais sans Christopher, Tolkien n'aurait pas tout à fait été Tolkien.

 

le Dernier Elfe vient de quitter les Havres Gris pour rejoindre les Terres Immortelles... En cette période où l'Ombre recouvre le monde, j'adresse mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

 

Au revoir Monsieur Tolkien. Et merci.

 

Spooky

 

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités, #Livres

Bonjour Justine, comment avez-vous découvert l’œuvre de Tolkien ?

J'étais adolescente, et un ami d'un de mes parents m'a prêté le Seigneur des Anneaux, une vieille édition qui, dans mon souvenir, est rose fuchsia. Je n'en jurerais pas, toutefois. Je l'ai lu, j'ai trouvé ça très chiant mais d'une beauté sans commune mesure. Je suis donc tombée amoureuse immédiatement.

 

Cela vous a donné envie d’écrire, vous aussi, de la fantasy ?

Absolument pas. J'estime n'avoir jamais écrit de fantasy, d'ailleurs, à part le roman sur lequel je travaille depuis à peu près quarante-sept ans, Rouge-Sel, dont je parle à chaque entretien histoire de tenter d'entretenir mon fan-club (mon cousin et son rottweiler, Panpan). Je ne sais pas si Tolkien m'a donné envie d'écrire, puisque j'écrivais déjà. Étant donné ma force d'évocation pour les univers complexes (je bluffe, je n'écris jamais que les états d'âme de deux persos vivant dans la boue), j'aurais été figée par la honte si j'avais voulu écrire « comme l'autre, là-bas, l'anglais avec la pipe ».

Votre premier roman, Chien du Heaume, est souvent présenté comme inspiré par Tolkien. Pas en termes de création d’un monde complet, mais plutôt en termes de personnages, de valeurs… Qu’en pensez-vous ?

Je pense que c'est carrément n'importe quoi. J'ai autant de Tolkien dans mes écrits qu'il y en a dans les trois films du Hobbit. C'est dire. Par contre je ne mets personne avec du guano sur le visage et je n'aurais pas choisi un Beorn en forme de balai à chiottes, peut-être que c'est une tare.

 

Quels sont, pour vous, les auteurs très influencés par le Professeur ? Pensez-vous que cette influence va finir par s’éteindre ?

Jamais. Tolkien est immortel. Enfin, son héritage. Bref. Non. On raconte des histoires depuis la nuit des temps et il y a tissé de si beaux fils que les trames s'en souviennent, comme on l'entend dans j'ai encore rêvé d'elle.

 

Justine, merci.

Je ne sais pas s'il y a de quoi.

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités

 

Quelques news sur celui que je surnomme l'Horrorus Rex, qui turbine à pleins tubes en ce moment.

 

La bande-annonce de la nouvelle adaptation de Ça a reçu des réactions favorables.

 

Celle de Mist -la série- provoque l'attente d'en savoir plus.

 

Et que dire de la série Castle Rock, qui semble rassembler au sein d'une même production de nombreux récits du King ?

 

Parallèlement l'auteur présente ses excuse sà la communauté des clowns.

 

Le site Hollywood Reporter a annoncé que le producteur Emile Gladstone et sa société Bigger Boat Productions ont acquis une option sur la nouvelle PLEIN GAZ de Stephen King & Joe Hill pour en faire un film.

Selon le site Deadline, les droits du roman SLEEPING BEAUTIES (co-écrit par King et son fils cadet Owen) qui paraitra fin septembre en version originale, ont déjà été acquis par la société Anonymous Content qui prépare une série télévisée.

 

Un ouvrage traitant de l'oeuvre de King va prochainement sortir...

 

Fin de ronde à peine sortie, il va falloir se projeter sur les prochains romans. Alors que nous réservent les prochains mois ?

- Gwendy's Button Box, un court roman coécrit avec Richard Chizmar, va sortir en mai en VO.

- L'Homme Feu, 4ème roman de Joe Hill, sort le 1er juin chez JC Lattès

- Le 3 juillet sort chez Milady Tales from the Darkside, scénario de la série TV éponyme (et morte-née), écrit par Joe Hill

- Le 4 août est annoncé le film adaptant La Tour Sombre. Lequel a déjà subi un retard de 6 mois. Ça ne sent pas très bon...

- Fin septembre Sleeping Beauties, coécrit avec son fils cadet Owen King, sortira. c'est un roman de 700 pages dont voici le pitch :

"Dans un avenir si réaliste qu'il pourrait s'agir d'aujourd'hui, quelque chose se produit quand les femmes s'endorment : une sorte de cocon de gaze les enveloppe comme un linceul.
Si on les réveille, si le voile qui entoure leur corps est aggressé ou violé, les femmes deviennent sauvages et spectaculairement violentes, et pendant qu'elles dorment elles s'en vont vers un autre lieu...
Les hommes de notre monde sont abandonnés, livrés à eux-même et à leurs instincts de plus en plus primitifs.
Cependant, une femme, la mystérieuse Evie, est immunisée contre cette bénédiction ou malédiction de cette maladie du sommeil. 
Evie est-elle une anomalie médicale qui doit être étudiée? Ou est-elle un démon qui doit être détruit?
 
Situé dans une petite ville des Appalaches dont l'employeur principal est une prison pour femmes, SLEEPING BEAUTIES est une collaboration à la fois folloment provocante et génialement captivante entre le père Stephen King et son fils Owen King."

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités

 

Paris, mois d'avril 2016... Le passage de David Duchovny dans la capitale est annoncé. Mon coeur de geek et de fanboy des X-Files frétille à l'idée de peut-être croiser la route d'une personne qui a marqué mon imaginaire (au même titre que Stephen King, par exemple), au point d'avoir pris comme pseudo le surnom qu'il possède en VO dans la série télévisée qui l'a rendu célèbre. Mais trêve de préambules, comment cela s'est-il passé ?

 

Arrivé sur place à 8h45, avec déjà 30 personnes devant moi... On patiente dehors jusqu'à 10h, jusqu'à ce que la Fnac Saint-Lazare ouvre. Ensuite on patiente jusqu'à midi dans une cage d'escalier, avec les odeurs corporelles des gens à côté, super-sympa. Puis on entre dans l'espace rencontre, où on entre en zigzag comme chez Mickey, et on patiente debout jusqu'à 12h30, en profitant pleinement des odeurs corporelles du même mec, parce que figurez-vous qu'on nous a fait nous pousser les uns les autres, pour faire rentrer un max de personnes (190 tickets ont été distribués, d'après mes sources). Sans parler des vigiles qui s'ennuient un peu et qui passent toutes les 10 minutes pour vous dire de vous pousser un peu. Là arrive Duchovny à 12h30 (ouf, pas de retard), auquel une personne pose 4 ou 5 questions, auxquelles il répond avec humour et intelligence (je vais y revenir).

 

Ensuite séance de dédicaces à la chaîne : "Bonjour, merci, au revoir". Et si vous avez le malheur de vous attarder, genre pour prendre en photo la demie-seconde où votre copine, qui était derrière vous, reçoit sa dédicace, eh bien 3 matamores d'un quintal chacun se précipitent vers vous pour vous virer poliment mais fermement. "On a des consignes, désolé". Bon, pas grave, je l'ai quand même croisé et j'ai eu ma dédicace :)

 

Alors, pour la partie "rencontre"... L'intervieweur lui a donc demandé comment lui était venue cette idée d'écrire, parce que quand même c'est fou, il est avant tout acteur et... Eh bien figurez-vous que ce brave Dave (oui je l'appelle Dave, on est intimes maintenant) a toujours écrit, et que le métier qu'il voulait faire quand il serait grand, c'était écrivain, et pas acteur ou chanteur (parce qu'il chante aussi, et oui). C'est donc un vieux rêve qui devient réalité, car David se destinait originellement à l'enseignement et obtint un diplôme de littérature anglaise à l'université de Princeton et aussi une maîtrise à l'université de Yale, où il commence à s'intéresser à l'art dramatique.

 

 

Le roman pour lequel il a accepté cette rencontre, intitulé Oh la vache ! (Holy cow en VO) raconte l'histoire d'une vache, Elsie, qui décide de partir pour l'Inde après avoir découvert que son destin était de mourir à l'abattoir et d'être mangée sans sentiments par les humains qu'elle pensait jusqu'alors bienveillants. De fil en aiguille, en écrivant son histoire, il parle aussi d'un porc qui souhaite aller en israël (pour la même raison) et d'une dinde (turkey en VO) qui veut aller en... Turquie, pensant que le nom du pays a été choisi en hommage à son espèce. L'auteur raconte donc ces anecdotes avec humour, reconnaissant par exemple que la dernière blague marche moins bien en français. Il dit avoir proposé son histoire sous forme de scénario à plusieurs studios, dont Disney, pensant que cela ferait un chouette film d'animation, sans succès.

 

Tiens, le français, langue qu'il a apprise à l'école, avec une maîtresse qu'il appréciait beaucoup. Mais faute de pratique, il ne lui en reste pas grand-chose et une traductrice est présente pour l'aider à comprendre les questions. Le roman nous met dans la peau d'un trio d'animaux de ferme au comportement humanisé, ce qui lui permet de mettre en lumière toute l'absurdité de certains comportements "humains". C'est assez éclairant d'ailleurs, car le roman s'avère plus profond que de prime abord. Duchovny avoue avoir été végétarien pendant quelques temps, mais avoir arrêté depuis.

 

Lorsqu'on évoque son second roman (pas encore traduit en français), dont le titre est Bucky F*cking Dent, on lui dit que c'est un titre "à la Hank Moody", son personnage d'écrivain jouisseur et anarchiste de la série Californication. Duchovny rétorque qu'il n'a pas attendu cette série pour dire des gros mots. Ce roman, visiblement acclamé par la critique, se déroule dans le milieu du base-ball ; Duchovny dit d'ailleurs qu'il l'a écrit pour le public français, parce qu'il sait qu'il adore le base-ball...

 

 

Pour finir, une brève évocation de son avenir, avec entre autres une nouvelle saison de Twin Peaks, une nouvelle de X-Files, une autre d'Aquarius, dont la diffusion commence en juin aux Etats-Unis...

Au final une rencontre mi-figue mi-raisin, avec une organisation défaillante (carton rouge pour la salle sans chaises, qui leur a cependant permis de vendre un max de Oh la vache !, mais la satisfaction de rencontrer "en vrai", même si tout est relatif un artiste qui a sans doute des choses à dire si on lui en laisse le temps.

 

Spooky

 

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités

 

Les Editions Albin Michel ont proposé à des blogueurs partenaires -dont votre serviteur- de rencontrer l'écrivain danois lors de son passage à Paris, au coeur d'une tournée qui l'a mené également en Belgique, à Lille, à Lyon et à Genève. Au départ seule une rencontre avec des libraires et des VIP était prévue, mais c'est l'auteur lui-même qui a insisté pour que des blogueurs fassent partie de ce moment privilégié.

 

Le 20 janvier, nous sommes donc une poignée, et certains venant de Bordeaux ou de Marseille (à noter qu'Albin Michel a participé aux frais de déplacement, sympa) à nous présenter au siège de la maison d'édition. L'écrivain, avec lequel j'ai pu échanger quelques mots dès son arrivée, se prête au jeu du photoshoot promo avant de s'installer avec nous et son assistante dans un local qui nous est réservé pendant une heure. La conversation s'est faite en anglais, Jussi s'y montrant très à l'aise, et les intervieweurs l'étant aussi. L'une d'entre nous parlait danois, en outre.

 

 

En préambule il a tenu à nous rappeler combien les blogueurs sont importants pour lui. "Les blogueurs ont des followers, qui croient en vous, qui connaissent vos goûts, et vont vous faire confiance. Par conséquent, si vous, écrivain, trouvez un bon blogueur qui vous apprécie, c'est très important, car votre popularité en profite. Aux Etats-Unis les blogueurs sont très importants. J'y suis allé, mais pas pour rencontrer les media traditionnels, plutôt pour rencontrer les libraires indépendants et les blogueurs. Les blogueurs sont des lecteurs, et je les respecte. J'écris pour les lecteurs, pas pour l'argent, pas pour la célébrité... Nous avons ensuite enchaîné sur différents sujets :

 

A la question de sa région d'origine, Adler Olsen répond "Je suis de partout. Je suis le fils d'un psychiatre, qui travaillait dans les hôpitaux, et au gré de ses affectations, nous bougions beaucoup sur le territoire danois. Nous avons même habité dans des coins reculés jusqu'à l'âge de pierre. J'étais un vrai garçon, qui courait dans la campagne et faisait des trucs. Je suis né à Copenhague, cependant. Quand j'ai rencontré ma femme, nous avons vécu à Copenhague, puis déménagé un peu plus au nord, et j'habite maintenant à Allerød, une ville de 25 000 habitants au nord de Copenhague, avec toutes les commodités : un cinéma, un théâtre fantastique, des terrains de sport. Et c'est un bon endroit pour que mon fils soit un garçon, pour qu'il s'éclate complètement. c'est dans cette ville qu'habite Carl Mørck, mon héros. Mais je ne pense pas que ce soit un bon endroit pour lui, ça ne lui plaît pas."

 

"Lorsque j'ai commencé à écrire les aventures du Département V, je n'avais jamais lu d'histoires parlant de cold cases (affaires criminelles anciennes non résolues), ni vu de séries sur le sujet. Du coup je pensais être un pionnier (rires). L'idée est venue par le biais d'un producteur télé qui m'a demandé d'écrire des enquêtes d'un officier de police. Mais je lui ai ri au nez, car c'était le sujet le plus ennuyeux possible. Je voulais être libre, libre de raconter un accident de supertanker dans l'océan, de noyer 2 000 personnes si je le souhaite, et dans une série télé vous ne pouvez pas faire ça. J'avais besoin de craquer le code. Un flic ordinaire ne fait qu'une activité à la fois, dans un lieu donné. Les cold cases permettent une plus grande liberté. Carl Mørck n'a qu'une envie : être licencié. Mais sa hiérarchie ne fait pas ça, elle préfère attendre qu'il s'en aille de lui-même. Mais pourquoi le ferait-il ? Il peut tranquillement fumer et regarder la télé dans son bureau du sous-sol. Et cela pourrait durer longtemps, c'est pourquoi j'ai introduit le personnage d'Assad, qui est le catalyseur du récit. Il presse Carl de résoudre les affaires, il est aussi un personnage drôle. Mais avec le personnage ronchon de Carl, on allait retomber dans un schéma connu de beaucoup de thrillers. C'est pourquoi est arrivé un personnage qui vient mettre le chaos dans tout ça, à savoir Rose. Elle est un peu étrange, et dans le tome 6, c'est parfois elle qui dirige l'enquête, pas Carl, qui pourtant est le seul vrai flic du groupe. Elle a beaucoup de secrets, comme les autres. Et ces secrets vont tous être révélés, au fil des 10 chapitres. Je vous en livre un peu dans chaque livre. Vous ne pouvez vous empêcher d'échafauder des théories au sujet des personnages, mais vous vous trompez probablement. (rire d'apprenti maître du monde)."

 

"Je suis en train d'écrire le tome 7, où je vais révéler le secret de Rose. Rose qui a deux dimensions en elle, qui pourraient être le Bien et le Mal, mais c'est plus complexe que ça. Dans le 8, nous sommes dans la tête d'Assad. Pas un endroit sympathique. Pour le 9, ans la tête de Carl. Pas très bon non plus... Du coup le tome 10 va permettre de boucler la boucle. Je connais la fin de la série. Jusqu'à l'été dernier, je ne connaissais pas la dernière phrase, mais à présent elle est là, et c'est très important. Un matin je me suis levé, hilare. C'était brillant, fantastique. cela fait de l'histoire un cercle parfait, et j'adore ce genre d'histoires. J'en ris encore. "

 

 

"Il va vous alloir attendre un peu pour ce tome 7. Lorsque la traduction du tome 1 est arrivée en France, vous aviez 3 ans de retard. Et ensuite l'éditeur a enquillé les tomes, jusqu'à me rattraper. Du coup le rythme va se ralentir. En Allemagne l'éditeur serait presque prêt à les sortir avant que je les écrive. C'est plutôt stressant, car il faut qu'ils soient traduits, tout de même. Le tome 6 était long, très centré sur une véritable investigation policière, une caractéristique qui plaît beaucoup à mes lecteurs policiers. Mais le suivant doit être plus court, il sera moins orienté sur une enquête, mais entrera plus en profondeur dans la tête des personnages. Je ne vais pas faire comme JK Rowling avec les Harry Potter, partant d'un roman court pour parvenir à quelque chose de très gros. Chez moi le dernier tome fera trois chapitres et coûtera 200 euros (éclat de rire général)."

 

"Le personnage de Hardy ? (NB : un collègue de Carl, qu'il a recueilli chez lui alors qu'il est sorti tétraplégique de la fusillade où un autre de leurs collègues a été tué). Un ami médecin m'a dit d'arrêter de torturer ce personnage. Il faut qu'il aille de l'avant. Le souci c'est que Hardy représente une partie des secrets de Carl, et qu'il a peur que cette partie sorte au moment où Hardy se lèvera de son lit. Mais il aime Hardy. c'est son paradoxe."

 

 

"Oui, j'ai forcément été influencé par des films et par d'autres romans. J'ai étudié le cinéma, je sais ce qu'est une adaptation, et je sais comment certaines adaptations auraient pu être meilleures qu'elles ne le furent. Voir mes romans adaptés au cinéma ? L'adaptation des deux premiers romans a été faite, et je leur en ai donné seulement quatre au total. Car ils (la firme Zentropa Entertainments) n'ont pas développé le background de la série, qui est pourtant primordial à mes yeux. Nous verrons pour la suite avec une autre firme. mais je vais vous dire quelque chose. Cette femme, Elizabeth, mon assistante, a dit "non" à 47 sociétés de production en Europe et aux Etats-Unis pour adapter le Département V. Aucune n'avait la même vision que moi de la série. Il y a deux jours j'ai signé un contrat avec Scott Frank; merveilleux scénariste américain et producteur de films comme Get Shorty, Le Petit Homme et Minority Report. C'est aussi quelqu'un de très libre, c'est pourquoi nous avons signé un contrat pour faire une série télévisée de dix saisons adaptant le Département V : un livre, une saison. Il commence à recruter l'équipe de production pour démarrer le tournage. Mais attention, un film d'adaptation est tout de même une trahison. Cela donne des visages à un personnage que vous avez imaginé en le lisant. Après, c'est quand même excitant de s'asseoir dans le noir et de voir son nom sur l'écran. Les éditeurs espèrent recruter de nouveaux lecteurs par le biais des films. Mais ce n'est pas le cas, à mon avis. Il est rare qu'il y ait une synergie entre un film et un livre. C'est très souvent l'inverse. Je pense à ce roman de John Irving, l'oeuvre de Dieu, la part du Diable, dont il a également signé le scénario pour une adaptation au cinéma. Et le film est meilleur que le bouquin. Il a sublimé les personnages et l'intrigue, et c'est bluffant. Je pourrais faire cela, mais je suis trop vieux pour ça, tout simplement."

 

 

"Une histoire c'est comme un élastique. Si vous le comprimez, ça fait un film, mais vous voyez moins de choses. Par contre si vous l'étirez, il va gagner en solidité, et cela peut donner une série TV intéressante. On ne peut présumer de rien, mais les séries télévisées sont très populaires en ce moment, et leur qualité est fantastique."

 

"S'il y a des sujets que je m'interdis d'évoquer ? Je n'écris pas sur des jeunes enfants battus. Cc'est ignoble. Dans Profanation, ils ont 15-16 ans. De même, je n'ai pas envie de raconter des mauvaises actions dans des avions, cela me semble trop facile à réaliser. La plupart des histoires se déroulent au Danemark, car Carl est terrifié par les voyages en avion. Il est allé une fois à Madrid, mais cela n'arrivera plus, car cela fut terrible pour lui. Il n'a pas vraiment le pied marin non plus, vous l'avez vu dans le 6. Assad boit de l'alcool par accident dans ce même opus, alors que cela lui est interdit en tant que musulman. Ce sont des choses qui ne vont plus arriver. Je ne raconte pas non plus des détails dans certaines actions, car les lecteurs imaginent eux-mêmes les détails. Quand je relis mon roman, j'enlève beaucoup de détails. Tenez, je ne décris pas Carl Mørck, car je suis sûr que chacun d'entre vous se le représente d'une façon différente (assentiment général). Je me concentre sur ses pensées, ses sentiments. Car je veux être respectueux par rapport à certaines choses, et par rapport aux lecteurs.

 

"Mon objectif est d'aller un peu partout au Danemark au travers de mes écrits. (suggestion d'une blogueuse : pourquoi pas à Skagen, le bout du monde au Danemark, un endroit où deux mers se rencontrent, c'est un endroit très émouvant ?) Ok, ma chère, un de mes romans va s'y dérouler. J'ai besoin de parler de la société danoise. Par exemple concernant les réfugiés : "Venez à nos frontières, nous prendrons soin de vous.", claironnent nos gouvernants dans les media. Ce n'est pas vrai du tout. Ils sont complètement incompétents, et nous attendons les prochains élections pour leur botter le cul, dans deux ans. Certains lecteurs désapprouvent les opinions politiques que je peux développer dans mes romans, mais en réalité je n'en dis rien. Je suis plutôt de gauche, comme la plupart des écrivains, mais j'essaie de garder mon esprit critique, une part incessible de la démocratie selon moi. Je ne suis pas conservateur, mais j'ai été élevé dans un environnement conservateur, avec mes parents, dans un esprit de travailler tant d'heures par jour, être bien habillé, etc., et j'aime ça. Mais j'ai aussi apprécié de vivre l'époque hippie. Ce mélange culturel est une richesse, et j'apprécie de pouvoir me moquer des gens guindés. Et l'histoire de mon pays m'intéresse aussi. Prenons par exemple cette horrible histoire à Sprogo, que je raconte dans Dossier 64. Eh oui, c'est arrivé dans le pays des contes de fées de Hans Christian Andersen ! Je suis sûr que je pourrais trouver des histoires comme ça en France. Dans le tome 7, je m'attaque à un élément problématique et contemporain de la société danoise.

 

 

"Je sais où je vais, dans mon récit. Au final il semblerait que ça va me prendre quelques années de plus que prévu au départ, mais c'est comme ça, il semble que j'aurai 70 ans avant que ce soit fini (NB : il en 65 à présent). J'ai mis sept ans à écrire Miséricorde, et j'ai mis aussi du temps à écrire le secret de Carl. Toute la trame de la série est écrite, et conservée dans une carte mémoire. Un de mes amis est au courant de tout ça, et c'est le seul. Elizabeth, mon éditeur, ma femme ne savent rien. Car j'ai besoin d'eux comme premiers lecteurs, j'ai besoin qu'ils ne s'attendent pas à ce que je vais écrire. J'ai déterminé dès le départ une dizaine d'intrigues, mais je peux à loisir les interchanger, je l'ai déjà fait d'ailleurs. Cela peut changer avec l'atmosphère, les personnages... Lorsque j'entame l'écriture d'un nouveau roman, j'écris un synopsis d'une vingtaine de pages. Pour le tome 7, ce synopsis ne comptait que 15 pages. J'improvise pas mal dans mon écriture, surtout à la fin. Et au milieu du script, vous vous retrouvez là, à essayer de trouver l'explication de la mort de la personne qui a été tuée. Donc vous vous asseyez devant votre page blanche, et vous attendez, vous attendez. Et si ça ne vient pas, ça viendra le lendemain matin, au réveil. Souvent je ne me lève pas avant onze heures. Parfois ma femme me dit "il est dix heures, bonne nouvelle, debout !" Et je réponds "Chhhht ! je travaille !" (rires). Je n'ai pas de routine. Je voyage beaucoup, fais beaucoup de choses qui n'ont rien à voir avec l'écriture. On me demande souvent A quelle heure commencez-vous à travailler ? Je n'en sais rien. Combien d'heures par jour ? Jamais la même chose. Tout cela pour ne pas écrire la même histoire à chaque fois, même s'il subsiste des "clichés" et un squelette reconnaissables dans mon texte. Comme certains passages humoristiques, certaines situations, qui sont des passages obligés. Mais à côté de ça, nous avons Hafez el-Assad, venu de Syrie. Qui constitue un mystère, et introduit de la fantaisie dans mes histoires."

 

"Le titre du tome 7 ? Ça fait partie des choses que je ne dévoile jamais à l'avance. C'est un secret. C'est vrai que le tome 6 porte en français le titre Promesse, alors qu'en danois c'est l'équivalent de Sans limites. Pour Dossier 64 et l'Effet papillon, ce sont des traductions littérales, mais les autres non. Cela serait peut-être mieux que le titre soit en rapport avec le contenu du livre, j'avoue. Mais je ne contrôle pas mes éditeurs. Je pourrais avoir ce pouvoir, mais je ne l'utilise pas. C'est leur travail. Regardez les titres des romans de Stieg Larsson : la fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, les hommes qui n'aimaient pas les femmes... Ce sont des titres qui accrochent, c'est l'effet Stieg Larsson. Promesse. Ça ne m'attire pas. Mais bon, tant pis. Pardon ? Mon nom est trop long et du coup il y a moins de place sur la couverture ? ok." (rires)

 

 

"Après le Département V ? J'écrirai des one-shots. Le premier que je vais faire se passera en Chine principalement mais aussi à Berlin et au Danemark. C'est très excitant, je travaille dessus depuis 10 ans à présent et je dois encore bosser dessus pendant 5 ou 6 ans. Ça m'embête de ne pas l'avoir encore fini. Ensuite j'ai encore au moins deux autres romans en tête. ils devraient être plus courts (sourires).

 

Benoît, blogueur, indique à l'auteur qu'au-delà des intrigues policières, c'est la vie de l'équipe du Département V qui rend l'ensemble addictif. C'est comme nous étions nous aussi dans l'équipe, dit-il. Nous abondons dans son sens. Jussi, reconnaissant, indique que ses personnages sont presque vivants, qu'ils sont presque comme des membres de sa famille à ses yeux, surtout Assad. Il termine en indiquant que lorsqu'on lui demande quel est son roman préféré dans la série, il répond qu'il les aime tous. A la question concernant son personnage préféré, sa réponse est  : celui de Nikki, qui apparaît dans Profanation, un personnage primesautier, naïf, auquel il pense régulièrement, parce qu'il est vivant.

 

 

Elizabeth, l'assistante, intervient pour indiquer que si nous avions des questions supplémentaires, nous pouvions les lui adresser, et Jussi nous répondra. "En général, elle en sait plus sur mon oeuvre et moi que moi-même", ajoute Jussi. Ce fut donc une (très belle rencontre, avec un grand auteur qui s'est montré sylmpathique, spirituel, parfois drôle, un peu à l'image de ses romans, comme le signalera Benoît. Après la rencontre nous fûmes conviés à un buffet délicieux, assistant à un petit disours du président des Editions Albin Michel au sujet d'un de ses auteurs-phares, et pouvant converser avec les attachées de presse de la maison, ainsi que l'éditrice d'Adler Olsen..

 

Un grand grand merci à Aurore et aux équipes de chez Albin Michel pour ce moment privilégié avec un grand auteur. Les blogs de mes camarades : L'oiseau-lyre de Lystig, Accroc des Livres et à l'ombre du noyer.

 

Spooky

 

pour lire mes chroniques sur les tomes précédents de la série, par ordre chronologique :

 

 

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités

Un samedi soir, au Grand Rex (à Paris)...

 

http://spookyland.free.fr/king/16.jpg

 

Trois jours après l'avoir croisé fugacement pour une séance de dédicaces, me voici donc en train de faire la queue pour avoir une belle place dans cette belle salle de 2 800 places. Il faisait froid, et certains étaient présents depuis 5 heures lorsque l'accès à la salle est autorisé. Chaque visiteur se voit remettre un exemplaire de Docteur Sleep. Surprise, une centaine d'entre eux est signée par l'auteur. 

 

http://spookyland.free.fr/king/4.jpg

 

Voici une heureuse gagnante... 

 

http://spookyland.free.fr/king/7.jpg

 

Nous nous installons au chaud, et au bout de quelques minutes Augustin Trapenard, animateur télé (le Grand Journal, sur Canal+), enseignant en littérature anglaise et américaine et critique, arrive pour introduire la vedette américaine, à savoir Stephen King. Reçu sous les ovations, l'auteur, accompagné d'un traducteur (Xavier Combes) est surpris par l'enthousiasme général, loue la beauté de la salle, et s'installe pour répondre à quelques questions, d'abord de l'animateur, puis au bout de quelques minutes, de l'auteur Maxime Chattam, lui aussi édité par Albin Michel.

 

http://spookyland.free.fr/king/8.jpg

 

Puis le public est invité à poser quelques questions, avant que la soirée ne se conclue par une lecture par King des deux premières pages de son roman.

 

Je ne vais pas vous faire un compte-rendu exhaustif des échanges, mais ayant pris des notes, je vais vous donner quelques idées fortes. Attention, si vous ne connaissez pas l'oeuvre de King, il y a quelques spoilers, que je signale par des balises [SPOILER].

 

http://spookyland.free.fr/king/9.jpg

 

(oui, j'ai souvent pris en photo l'écran géant qui retransmettait en direct au-dessus de la tribune, c'était plus net avec mon appareil)


Le King a commencé la séance en agitant un scorpion en plastique devant le nez de l'animateur (le coquinou), puis a déclaré que 5 à 10% d'entre nous, excités par ce rendez-vous, ont oublié de fermer leur porte à clé. Et qu'en rentrant, nous allions nous demander si quelqu'un n'était pas rentré par effraction. Il était ainsi sûr de nous gâcher la nuit.

"Si je vous transmets ma peur du noir, je suis HEUREUX."

 

A la question sur le choix vers lequel de ses romans s'est porté King pour faire une suite, [SPOILER] il a rétorqué "Une suite à Carrie ? Mais elle est morte ! Que pourrais-je faire ?"[/SPOILER]

 

Quand on lui demande ce qui lui fait peur, au-delà de la réponse classique qu'il a lui-même installée dans l'inconscient collectif "les clowns" (cf. Ça), il nous a parlé des camping-cars. C'est chiant à doubler sur les autoroutes, on ne peut pas voir qui est à l'intérieur car les vitres sont teintées, ils ont des zones réservées sur les aires de repos. Si le Mal se tapit quelque part, c'est bien dans ces engins diaboliques.

 

Sur la figure enfantine largement présente dans son oeuvre, il a répondu qu'il s'agissait de symboles vivants de l'imagination. Si par exemple on dit à un enfant que le Père Noël ne peut passer par un conduit étroit de cheminée, il vous répond qu'il saura passer quand même. Si vous n'avez pas de cheminée, il passe par les conduits d'aération, et ainsi de suite.

 

http://spookyland.free.fr/king/12.jpg

 

Sur ses goûts, King a cité la série Breaking Bad (suscitant une ovation dans la salle), Sons of Anarchy, et parmi les auteurs qui l'ont inspiré au début de sa carrière, Ray Bradbury, Robert E. Howard, Howard Phillips Lovecraft et Richard Matheson. Parmi les films, Le Projet Blair Witch lui a fichu une trouille bleue.

 

La Tour sombre est clairement la clé de voûte, ou le pivot, de son oeuvre. Mais il n'en a pas fini avec cet univers si particulier, et y reviendra sans doute, par exemple au sujet de la mort des compagnons de Roland. S'il devait toutefois désigner un ouvrage préféré, il citerait le Fléau. Cependant, après l'accident de 1999 qui a failli lui coûter la vie (rappelons qu'il a été renversé par une camionnette sur une route près de chez lui), un roman tient une place particulière, c'est Histoire de Lisey, qui raconte l'histoire d'un amour de longue date, avec les deux membres d'un couple qui ont développé leurs propres références, leur langage ; un amour qui lui a permis de penser à celui qu'il partage avec son épouse Tabitha depuis 43 ans à présent.

 

http://spookyland.free.fr/king/13.jpg

 

On lui demande de raconter sa vie d'écrivain, qu'il définit comme morne et ennuyeuse. Il se lève le matin, prépare son petit-déjeuner et celui de sa femme, promène son chien, nourrit son chat, puis se rend dans son atelier, séparé de quelques dizaines de mètres de sa maison, un endroit qu'il appelle" Woodlands". Là, il lance sa théière, allume son matériel, et entre dans sa bulle, dont il ne sort que le soir, sur le chemin jusqu'à chez lui. Dans son bureau se trouvent des posters, des livres en pagaille, un énorme Godzilla empaillé avec lequel joue sa petite-fille. Pour lui le processus d'écriture reste un mystère.

 

Lorsqu'on lui demande s'il a eu des difficultés à écrire une scène, King évoque celle, dans Shining, [SPOILER] où Danny Torrance entre dans une pièce où il ne doit pas aller, avec cette femme morte dans une baignoire, qui ouvre les yeux lorsqu'il s'approche. Il avait le coeur qui battait très fort au moment de l'écrire ; cela tombe bien, Doctor Sleep se raccroche directement à cette scène. [/SPOILER]

 

Pour 22/11/63, il a également éprouvé des difficultés à écrire la scène de la mort d'une jeune femme. Mais il ne s'autorise aucun interdit. There is no place that I won't go, dit-il. Il pense être complètement fou, mais ça lui plaît.

 

Il pense qu'il lui reste 10 à 12 ans de carrière, et dit I'll continue to write until God shut me out.

 

http://spookyland.free.fr/king/14.jpg

 

Sa carrière est tout de même émaillée de collaborations avec d'autres écrivains. Parmi ceux qu'il préfère, il cite Peter Straub (avec lequel il a fait Le Talisman des Territoires), son fils Joe Hill (qui semble bbien parti pour faire aussi bien que son père, et dans le même genre) et John Mellenkamp, avec lequel il a écrit une comédie musicale. Parmi les réalisateurs qui l'ont adapté, ses préférés sont Frank Darabont (les Evadés, la Ligne verte) et Rob reiner (Stand by me). A l'évocation du nom de Stanley Kubrick (qui a adapté de façon fort décriée Shining), il dit simplement avoir souhaité bonne chance à l'équipe de production après avoir lu le script.

 

Ses personnages préférés ? Il ne peut en détester aucun, même Randall Flagg, si particulier. Il garde une certaine tendressee pour Annie Wilkes, héroïne de Misery. Interrogé sur son style, il dit ne pas en avoir, mettre son style au service de l'histoire, et pas le contraire.

 

http://spookyland.free.fr/king/15.jpg

 

Un moment drôlatique est celui où King raconte le premier film qu'il a vu au cinéma, Bambi, lequel l'a terrifé lorsque Bambi demande à sa mère ce qu'il se passe, et que celle-ci lui répond que ce sont peut-être les Humains dans la forêt qui font tout ce raffut. Nous sommes les monstres. Disney a terrifié plus de gens que lui. King a pris des petites voix pour interpréter les deux biches. :)

 

Le moment le moins sympathique de la soirée fut quand une personne du public expliqua qu'elle avait fait une thèse de doctorat sur l'oeuvre de King (murmure d'admiration de la salle), et qu'en tant que tel il connaissait probablement les réponses à toutes les questions le concernant (là, l'humeur changea radicalement), avant de finir en proposant de dédicacer à King le bouquin qu'il avait écrit sur lui (et la bronca s'éleva dans les travées du Grand Rex). Il apporta son ouvrage sur scène, lequel fut à peine regardé par SK, qui le signa et le laissa sur une table en partant. La suffisance franchouillarde en plein.

 

http://spookyland.free.fr/king/10.jpg

 

Pas de questions dérangeantes, rien sur sa dégénérescence oculaire, sa phobie des avions, ses orientations politiques (King est le seul auteur américain, à ma connaissance, ayant clamé publiquement être fier de payer beaucoup d'impôts), pas d'annonce au sujet de ses projets, c'est resté bien sage tout dfe même. Au final King s'est montré très à l'aise dans l'exercice, spirituel, inspiré, drôle et même facétieux. Ce fut une soirée riche en bonheurs et en moments forts. Sacrée semaine...

 

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités

Dans le cadre de la promotion de son nouveau roman Docteur Sleep (dont je vous parlerai quand je l'aurai lu), Stephen King a entamé une tournée en Europe (comprenez en France et en Allemagne), et il a participé à une séance de dédicaces (la seule de sa tournée) à Paris hier.

 

Cela se passait au complexe cinéma MK2 Bibliothèque, et les plus impatients faisaient la queue depuis la veille, à 13 heures (soit 24 heures avant l'heure anoncée du début de la séance).

 

http://spookyland.free.fr/dedicace_SK/1.jpg

 

Au petit matin, il faisait frisquet...

 

http://spookyland.free.fr/dedicace_SK/2.jpg

 

...mais avec le soleil, les media sont apparus pour interviewer ces drôles de zozos qui faisaient la queue pour la venue d'un écrivain autrefois honteux... A ma connaissance TF1, France 2, BFMTV et le Petit Journal de Canal+ étaient présents. Checkez les replays.

 

http://spookyland.free.fr/dedicace_SK/3.jpg

 

Bien sûr, il y avait des fans customisés ;)

 

http://spookyland.free.fr/dedicace_SK/4.jpg

 

Tout comme les employés du MK2.

 

http://spookyland.free.fr/dedicace_SK/5.jpg

 

Le King était très entouré.

 

http://spookyland.free.fr/dedicace_SK/6.jpg

 

"Je m'excuse, je ne parle pas français" (en français bien sûr)...

 

http://spookyland.free.fr/dedicace_SK/6.jpg

 

Et voilà. 10 secondes de bonheur et une gribouille.

 

http://spookyland.free.fr/dedicace_SK/8.jpg

 

Au final le Maître de l'Horreur est resté environ deux heures, a fait 620 signatures ; on estime le nombre des personnes ayant fait la queue à un millier (selon un fan présent) à 3 500 (selon la sécurité). La queue se perdait le long du bâtiment du multiplexe, soit une bonne centaine de mètres, avec 4 personnes de front.

 

Le prochain rendez-vous ? Dans deux jours, dans une grande salle parisienne, où le King fait une rencontre avec les lecteurs. Je vous en reparlerai bientôt ;)

 

Spooky

Voir les commentaires

1 2 3 > >>

Archives

Articles récents

Hébergé par Overblog