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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

L’Unité Alphabet est le service psychiatrique d’un hôpital militaire où, pendant la Seconde Guerre mondiale, les médecins allemands infligeaient d’atroces traitements à leurs cobayes, pour la plupart des officiers SS blessés sur le front de l’Est. Bryan, pilote de la RAF, y a survécu sous une identité allemande en simulant la folie. Trente ans ont passé mais, chaque jour, il revit ce cauchemar et repense à James, son ami et copilote, qu’il a abandonné à l’Unité Alphabet et qu’il n’a jamais retrouvé. En 1972, à l’occasion des jeux Olympiques de Munich, Bryan décide de repartir sur ses traces. Sans imaginer que sa quête va réveiller les démons d’un passé plus présent que jamais.

 

Alors que le 8ème volet des aventures du Département V se faisait attendre, les Editions Albin Michel ont tenté de combler l'attente des fans de Jussi Adler Olsen en leur proposant ce premier roman, qui date de 2007. D'une belle taille (630 pages dans cette édition grand format), ce premier roman ne laisse pas vraiment présager de ce que fera Adler Olsen par la suite. L'auteur s'est cependant visiblement beaucoup rencardé sur les unités "médicales" du IIIème Reich, et semble être tombé amoureux de la région de Fribourg, proche des frontières françaises et suisses.

 

Un premier roman, donc, qui souffre de plusieurs défauts. Un problème de rythme, tout d'abord. Toute la première moitié du roman est tenue par le séjour de Bryan et James dans l'hôpital, tentant de déjouer la surveillance des infirmières et des soldats, mais aussi de survivre aux brimades des autres résidents, avec un passif très lourd, visiblement. Ce séjour dure des mois. Il nous est décrit presque au jour près, sans doute pour qu'on s'imprègne de la lente descente vers la folie des deux hommes. Mais du coup on se retrouve avec beaucoup de longueurs. A tel point qu'on se dit qu'on ne finira jamais cette lecture. Et puis à un moment ça bouge, Bryan décide de partir, après avoir entrevu une belle opportunité. Et près de 30 ans plus tard, alors qu'on nous dit qu'il a tout essayé sauf enquêté sur place, il revient à Fribourg. Et là on y croit moyennement. Car Bryan semble ne pas être si affecté que ça par la disparition (au sens propre) de son ami d'enfance. Mais son regain d'intérêt et de remords entraîne avec lui son épouse, et l'on se retrouve alors dans un jeu de chat et de la souris dans le Bade-Wurtemberg. Un jeu qui confine un peu au burlesque par moments.

 

Au final j'ai eu l'impression de lire deux romans un peu différents ; une première partie indolente, presque lénifiante, puis une deuxième qu'on pourrait qualifier de course-poursuite un brin complexe entre 5 hommes et 2 femmes. Pas inintéressant ni désagréable dans le fond, mais un roman à réserver aux complétistes d'Adler Olsen ou des ambiances IIIème Reich. Et, alors que le titre promettait une intrigue peut-être plus axée sur les rouages de l'époque nazie, il n'en est rien. Au final, on ne sait même pas pourquoi cette "unité" s'appelait ainsi...

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités

Le monde tolkienophile est en deuil aujourd'hui. En effet Christopher Tolkien, le dernier des fils du Professeur, s'est éteint dans la nuit du 15 au 16 janvier dans un hôpital varois à l'âge de 95 ans, près de la résidence qu'il occupait depuis près de 45 ans avec son épouse Baillie. Christopher était le plus jeune des fils de John Ronald Reuel Tolkien, le créateur du Hobbit et du Seigneur des Anneaux. Il tient une place toute particulière dans cet univers, puisqu'il a profité, enfant, des histoires inventées et racontées avec passion par son père ; un peu plus tard, quand celui-ci a commencé à travailler sur une "suite" du Hobbit, Christopher s'est mué en secrétaire-assistant-relecteur-illustrateur. C'est lui par exemple, qui a dessiné la carte de la terre du Milieu présente dans le Seigneur des Anneaux, réunissant et clarifiant les nombreux croquis préparatoires de son père.

 

Lorsque, pendant la seconde guerre mondiale, le jeune homme est envoyé au loin, par exemple en Afrique du Sud, son père lui envoya moults extraits de ses travaux en cours pour avis. Par la suite, il intégra pendant un temps les Inklings, le club informel d'érudits que son père avait relancé à Oxford. Marchant sur les pas professionnels de son père, Christopher se passionna pour les mythes nordiques. Il enseigna ensuite le vieil anglais, le vieux norrois et l'anglais moderne, en tant que tutor (directeur d’études) et lecturer (maître de conférences). Il se fit connaître en tant que médiéviste et philologue. après la disparition de son père, en 1973, il quitte sa brillante carrière universitaire pour se consacrer à la promotion et surtout à la publication de nombreuses oeuvres laissées inachevées ou non publiées dans les 70 cartons d'archives paternelles. Suivront le Silmarillion, sorte de point nodal du monde que JRR a inventé, les 12 tomes de l'Histoire de la Terre du Milieu, des récits aussi magiques que Les Enfants de Húrin, Beren et Lúthien et La Chute de Gondolin, considérés comme des textes fondamentaux de l'Histoire d'Arda. Nombre de traductions, réécritures de mythes arthuriens ou anglo-saxons émailleront ces cinq décennies de tri, d'analyse critique et de valorisation d'un patrimoine littéraire sans équivalent. Après une première pause au début des années 2000, Christopher dit à nouveau stop en 2018. Gardien du temple intransigeant, connaisseur intime de l'univers créé par son père, il est sorti à deux reprises pour fustiger les adaptations selon lui destructrices réalisées par Peter Jackson, mais aussi (enfin c'est le Tolkien Estate qui s'est prononcé) le biopic plus qu'approximatif consacré à son père sorti l'année dernière. Ce fut là son dernier combat, après avoir vu de splendides tapisseries reprenant les illustrations de son père sortir des métiers d'Aubusson, et après avoir reçu en octobre 2016 la Bodley Medal, décernée par la Bibliothèque bodléienne d'Oxford, où sont conservés une grande partie des manuscrits originaux de J.R.R. Tolkien, pour avoir « consacré les 4 dernières décennies à publier l’œuvre inédite de son père, veillant à ce que son riche héritage littéraire soit accessible à tous les lecteurs. »

 

Sur le plan personnel, sa vie fut riche également. il se maria en 1951 avec Faith Faulconbridge, une sculptrice anglaise, avec lequel il eut un fils, Simon, qui devint avocat puis écrivain de polars. Ils divorcèrent en 1967 et Christopher se remaria la même année avec Baillie Klass, qui devint elle aussi très investie dans l'héritage littéraire familial. Deux enfants vinrent compléter la famille, Adam et Rachel, le premier s'investissant également dans le Tolkien Estate (qui gère l'héritage) et traduisit les deux tomes des Livres des Contes Perdus, en 1995 et 1998. Entretemps la famille déménagea (en 1975) dans le sud de la France afin que Christopher puisse travailler plus sereinement à l'édition des oeuvres de son père.

 

Pour en savoir plus sur Christopher, je ne peux que vous inciter à lire sa notice biographique détaillée sur le site Tolkiendil (réalisée par mes soins), et à naviguer sur l'arbre généalogique des Tolkien (vous pourrez ainsi constater que les artistes y sont nombreux)... Malgré son âge avancé, il ne faut pas perdre de vue que Christopher a passé la seconde moitié de sa vie à rendre l'oeuvre de son père visible du grand public. Sa disparition laisse un trou béant, mais nul doute que parmi les membres de la famille ainsi que dans les chercheurs qui ont ponctuellement collaboré avec l'Héritier des personnes sauront reprendre le flambeau. J'aurais aimé le rencontrer, j'aurais eu tant de questions à lui poser. Mais sans Christopher, Tolkien n'aurait pas tout à fait été Tolkien.

 

le Dernier Elfe vient de quitter les Havres Gris pour rejoindre les Terres Immortelles... En cette période où l'Ombre recouvre le monde, j'adresse mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

 

Au revoir Monsieur Tolkien. Et merci.

 

Spooky

 

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