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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #BD

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ah ben ça caille aujourd'hui… Pas trop tôt, j'arrive dans mon petit café préféré… on y est bien : pas de musique débilitante qui vous broie le cerveau, un peu de blues c'est très bien pour ce que j'ai à faire. Une ambiance calme, du bon café et une barmaid aussi mignonne que sympathique. Allez, je me lance.
C'est que le père Spooky il rigole pas avec les articles de Ansible. Faut que ça tombe à l'heure, c'est pour sa mise en page qu'il dit…(Marv’ ! dans mon bureau ! ndlr) Bon, j'ai avalé mon premier expresso, le deuxième est en route. J'attaque. Euh, non pas la serveuse, l'article ! suivez un peu quoi…
Midnight Nation
. Déjà, rien que le titre, moi ça m'intrigue. Ah oui, vous ne connaissez peut-être pas, je fais les présentations. Il s'agit du titre d'une BD. Plus particulièrement d'un comics, vous savez le genre de bouquins où on voit habituellement des super-héros en collants moule-burnes se coltiner avec des méchants qui veulent conquérir le monde… Superman, Batman, Spiderman, les X-Men ça vous dit quelque chose quand même ? Et bien ma mission, c'est de vous parler des comics d'une autre façon, en évitant si possible les idées reçues et autres stéréotypes qui les accompagnent souvent.

Midnight Nation
, disais-je donc. C'est une mini-série de 12 épisodes de 24 pages tout droit sortie des studios Top Cow et éditée par Image. En France, vous trouverez cette BD soit en kiosque avec 2 épisodes par numéro, soit en librairie en albums de 4 épisodes chez Semic Books dès mars 2003.

Les auteurs sont plutôt ce qui se fait de mieux en ce moment dans les comics mainstream (grand public). Au scénario monsieur Joe Michael Straczynski, auteur entre autre d'une série télévisée à succès : Babylon 5. J'en parle parce qu'on m'a dit que c'est une très bonne série, mais je vous avoue ne pas en avoir vu le moindre épisode… Ça situe le bonhomme pour ceux qui connaissent. Depuis peu, Straczynski s'est mis aux scénarii de BD, et il a remporté de tels succès publics et critiques qu'il a vite été recruté pour redonner un coup de fouet ni plus ni moins à Spiderman en personne, l'un des comics les plus vendus au monde… Côté dessin, c'est l'excellent Gary Frank qui s'y colle et qui apporte son talent à l'histoire. Frank parvient à traduire de manière saisissante toute forme d'émotion sur les visages de ses personnages, et ceux-ci traversent bien vite la barrière de papier et d'encre pour prendre véritablement vie sous vos yeux. Voilà pour l'équipe créatrice, gage de qualité.


Passons à l'histoire… Ici pas de personnages aux super-pouvoirs, pas de costumes bariolés ni de menace planétaire à l'horizon. Juste un homme ordinaire et sa quête. L'homme en question, c'est David Grey, flic de son état, il vit à Los Angeles et fait son boulot du mieux qu'il peut. C'est au cours d'une de ses enquêtes que David va basculer dans un autre monde. Le monde des marcheurs. En fait, le monde des marcheurs est identique au nôtre, les lieux sont les mêmes. Mais pas les habitants. Tels des ombres, peut-être des fantômes, les marcheurs errent dans une dimension différente, les êtres humains ne les perçoivent pas. En tout cas, pas tant que les marcheurs ne le veulent pas.


Ça vous rappelle le film
Ghost ? Et bien oubliez ça, la comparaison s'arrête là. Ici, pas de Demi Moore à sauver d'un affreux comploteur, ou de Whoopi Goldberg pour amuser la galerie. Non, les enjeux sont très sérieux. Il s'agit pour David de reconquérir son âme, ni plus ni moins. Il dispose de 11 mois pour faire le chemin, à pieds, jusqu'à New York, lieu de sa possible rédemption. Moins d'une année pour faire le point sur lui, sur sa vie. Mais au fur et à mesure que le temps passe et que les kilomètres défilent, la personnalité de David cède à l'influence néfaste des marcheurs, créatures piégées dans ce monde entre les mondes, et dont la sauvagerie n'a d'égale que leur laideur. Pour ce voyage, David est accompagné d'une guide, en la personne de Laurel. Laurel est une jeune femme aussi belle que triste, condamnée à mener inlassablement les hommes sur ce long chemin qui les conduira à leur perte ou à leur rédemption. Elle fait partie des "règles du jeu", mais souffre à chaque fois avec ceux qu'elle guide. Laurel, c'est en quelque sorte un "Charon" en version féminine et rajeunie, à ceci près qu'il est inutile de lui offrir une obole pour le voyage.

Voilà, je viens de vous dresser le tableau, la trame de départ de
Midnight Nation. Attention, le thème a beau toucher à la rédemption et à l'âme des protagonistes, ici pas de bondieuserie, pas d'ange vengeur ou de diable à queue fourchue ! Juste un homme entraîné dans un jeu qui le dépasse, un monde dont il ne saisit pas toutes les règles. Vraiment, vous entrez dans Midnight Nation comme vous entrez dans un épisode de La Quatrième Dimension : sans savoir si vous en reviendrez, ni comment.

Une dernière chose, importante et appréciable : le dénouement de l'intrigue est à l'avenant du reste : original et sans concession. Ne craignez pas la déception d'une fin plate après une idée de départ excitante, Straczynski ménage son scénario de telle manière que tout au long des 12 épisodes la tension reste la même : pas de temps mort, pas d'inégalité d'intensité.


Vous l'aurez compris : j'ai adoré cette BD, qui est selon moi l'une des meilleures parues ces derniers temps aux USA.

Ouch ! déjà 13h50… Bon, j'avale ma dernière gorgée de café, et va falloir retourner bosser… Merde, j'ai plus un rond sur moi… Comment ? la maison ne fait pas crédit ? Et être citée dans le fanzine Ansible en guise de pub en contrepartie ? … ça ne vous intéresse pas… bon ok, c'est par où la plonge ? …


Marv’

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films




Voilà, j'ai vu le film qui a électrisé le festival de Gérardmer cette année. Très vite, la parenté avec Se7en m'a s'auté aux yeux. Un psychopathe sadique, des situations aussi alambiquées que géniales, des flics très impliqués... Pour ceux qui ne connaissent pas, un petit résumé de l'histoire :

Deux hommes se réveillent enchaînés au mur d'une salle de bains. Ils ignorent où ils sont et ne se connaissent pas. Ils savent juste que l'un doit absolument tuer l'autre, sinon dans moins de huit heures, ils seront exécutés tous les deux...
Voici l'une des situations imagnées par un machiavélique maître criminel qui impose à ses victimes des choix auxquels personne ne souhaite jamais être confronté un jour. Un détective est chargé de l'enquête...  

(merci Allociné).


Dans le genre tordu, on peut difficilement faire mieux. Les différents éléments distillés permettent de partir sur de fausses pistes, et de ne jamais s'ennuyer. La présence de bons acteurs (Cary Elwes, Danny Glover, Monica Potter, notamment) garantit un spectacle de qualité. Cependant, malgré une mise en scène inventive (mais pas trop) et un rythme effréné, le film souffre de quelques incohérences. Le comportement de certains personnages, à des moments-clés, n'obéit pas forcément à la logique. Sans déflorer l'intrigue, je dirais que lorsque le personnage féminin parvient à se détacher, j'aurais immédiatement réagi d'une façon violente et définitive si j'avais été elle. C'est aussi l'impression qu'a eue ma douce, qui était à mon côté. Ou encore, justement, dans la scène que tu décris, j'aurais été le gars, j'aurais fait une chose qui me semblait évidente, et pas cette chose insoutenable (mais seulement suggérée). Je ne pourrai aller plus avant sans déflorer l'intrigue, qui vaut quand même le détour. Au visionnage, j'ai aussi pensé à The Game, autre film de David Fincher. De plus, je m'attendais à un film gore, très dur psychologiquement, avec des scènes à la limite du soutenable... Eh bien là, on en est loin, quand même. Curieusement, je n'arrive pas à être effrayé par le gore à l'américaine, avec ces films qui ne font que suggérer. J'ai eu bien plus peur au visionnage de certains films japonais (ou presque), qui se basent sur des postulats simples, et des effets rudimentaires, mais efficaces. Comme par exemple dans The Grudge (la version américaine, mais réalisée par un Japonais). Le film n'est pas exceptionnel, mais sur le plan des sueurs froides, il est vraiment efficace, du moins sur moi.
En résumé, loin d'être le choc répercuté ça et là, Saw n'en reste pas moins un très bon thriller, efficace sur 95% de son déroulement.

Edit : A noter que le film a eu tout de même un tel succès que sa suite, Saw II, sort ces jours-ci, et qu'un troisième volet est en cours de production. Enfin, voici un blog sur le phénomène.



Spooky.


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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

 

Iron Man, premier du nom, m’avait beaucoup enthousiasmé. Je découvrais pour la première fois un héros qui, grâce à son intelligence et sa fortune colossale, s’était construit une armure surpuissante. Au-delà d’un scénario bien élaboré, j’avais apprécié la personnalité atypique de Tony Stark. Mes attentes à l’annonce de la sortie du second opus étaient donc fortes, et nonobstant les critiques négatives qui m’avaient été prodiguées (mais surtout parce que ce film faisait consensus), j’ai été voir Iron Man 2. Au sortir de la salle – bon je n’ai pas attendu jusque-là -force est de constater que les mauvaises n’en étaient pas.


En effet, le film s’ouvre sur une scène bien longue de Tony Stark faisant une entrée fracassante dans son gala de charité (ou assimilé), qui en profite alors pour nous faire un joli speech sur l’avenir de l’homme grâce à la technologie, et sur la philanthropie légendaire des grands patrons qui œuvrent désormais pour le bien-être des hommes. Américain à l’extrême, ce commencement glorifiant le capitalisme est d’une hypocrisie détestable. Mais bref passons. Iron Man a tombé le masque et le monde est en paix – et c’est une des raisons pour laquelle Wall Street se permet d’embellir notre quotidien. Ainsi, les conflits mondiaux ne sont plus qu’un vestige du passé grâce à l’armure d’Iron Man. Soit dit en passant, cela rappelle fortement le Dr Manhattan de Watchmen. Mais comme la technologie de l’armure intéresse la patrie, Tony Stark sera invité à livrer son armure surpuissante au gouvernement américain. C’est l’occasion d’amener une piste de réflexion sur l’utilisation d’une arme, qui doit en être le garant : l’inventeur d’une arme peut-il être le seul utilisateur de sa trouvaille, ou faut-il au contraire confier cet avantage au gouvernement ? Hélas, si la question est pertinente, les arguments ne le sont point. Pire, les scénaristes ont eu l’ingénieuse idée de transformer ce débat entre l’armée et Stark en une simple chamaillerie d’écolier, remportée par le plus impertinent et le plus con des deux.


Et nous atteignons là le fond du problème : d’un côté comme de l’autre, nous sommes confrontés à des personnages totalement caricaturaux, vidés entièrement de leur substance. Si l’on avait aimé le Tony Stark du premier opus, on retrouve ici le milliardaire entièrement transformé. L’homme cynique s’est transformé en vieux con prétentieux et narcissique. Et ce n’est pas sa mort imminente (ouh on y croit…) qui le rendra plus attachant. J’ai eu la nette impression que le public ciblé était les jeunes ados boutonneux, qui se balancent des vannes insipides tout en s’esclaffant de leur trait d’esprit indomptable. Et en face de Stark, nous avons des larves vivantes, sans contenance ni mesure de soi. Mièvres et naïfs la plupart, au comble du grotesque pour le vil traître à sa patrie, à peine la secrétaire (interprétée par Gwyneth Paltrow) tire-t-elle son épingle du jeu. En effet, c’est bien la seule à avoir conservé son jeu d’acteur au niveau du premier volet. Et même si ce n’était déjà pas fameux, force est de reconnaître que son rôle pathétique est le mieux interprété. Quant à la palme du rôle du rôle inutile, il revient sans conteste à Scarlett Johansson, dans le rôle de l’agent sexy qui ne sert qu’à attirer les mâles en rut.


Bon, les personnages sont totalement loupés, mais on se dit que l’histoire va rattraper tout ça. Après tout, c’est un film de super héros, il y a de l’action. Effectivement, on a droit à quelques scènes d’action. Mais comme tout le reste, on s’aperçoit que ça aussi c’est minable. Les scènes d’action sont totalement loupées, elles sont d’un irréel rarement atteint. Attention je ne vais pas hésiter à spoiler, donc si vous comptez malgré mes mises en garde dépenser inutilement vos deniers, zappez directement à la conclusion. Par exemple, la scène du Grand Prix est, à l’instar de toutes les autres scènes du film, un foutage de gueule complet. A l’aide de sa haute tension portable, le méchant russe (oui, on n’évite pas les poncifs du genre) tranche en deux une voiture de course style formule 1, qui fonce droit sur lui à environ deux cents à l’heure. Non content de cet exploit, il le répète avec succès sur la voiture du héros milliardaire, qui, comme par hasard, a éjecté le pilote de son équipe pour lui piquer la place. Une fois échoué sur le bas-côté, sans grand dommage malgré le rude choc, Stark se hisse hors de l’épave et se retrouve démuni face au grand méchant russe. Discours de vengeance de rigueur et phase d’intimidation, c’est à la surprise générale qu’Iron Man se tire d’embarras en échappant aux lacérations meurtrière de son adversaire, qui décidément a bien plus de mal avec un humain pataud qu’avec une formule 1 en plein élan.

 

Mais si ce n’était que ça ! Non, les scénaristes ont vu grand, et ils osent sans vergogne surenchérir dans le n’importe nawak en organisant le sauvetage de Stark par sa secrétaire et son chauffeur. Accrochez-vous ça va chauffer, parce que la Rolls d’Iron Man défonce les barricades et fonce à contresens sur le circuit pour se dépêcher d’éviter le pire. A ce sujet, je ne résiste pas à la tentation de vous livrer une phrase culte dans cette situation, émise par la secrétaire : « Attention une voiture ! ». Un autre exemple du foutage de gueule manifeste se trouve un peu plus loin, quand Stark construit seul et avec quelques bouts de tuyaux, un accélérateur de particules pour fabriquer un nouvel élément. Affligeant.


Je pense qu’il est inutile d’épiloguer, Iron Man 2 est un désastre sur tous les points. Tous les ingrédients nécessaires au nanar sont présents : rôles artificiels, histoire totalement bidon, qui enchaîne sans sourciller moults incohérences, pseudo-réflexion qui va dans le sens d’une Amérique capitaliste. Bref, un pétard sacrément mouillé et qui fait mal à voir, autant que la déchéance de Stark, réduit ici à un simple super-héros couvert de strass et paillettes.

 

 

GiZeus.

 

 



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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Y’a pas à dire, Kick Ass nous botte bien le cul. Et pas seulement à nous, simple spectateurs itinérants, mais également aux autres comics de super-héros. Pas tous bien entendu. Certaines adaptations, comme celle du Dark Knight, n’ont pas à rougir face à cette parodie du genre. Et dieu que c’est jouissif.


Le héros, ou antihéros selon les positions de chacun, est un adolescent banal, et suit les cours au lycée comme les autres jeunes de son âge. Aucune identité secrète ou même pouvoir spécial, aucun passé trouble ou idéologie divergente, ce Dave Lizewski est bel et bien un être entièrement normal. Pourtant, Dave a un rêve, un fantasme caché, mais que bien d’entre nous ont certainement eu un jour : devenir un super-héros. Mais voilà, Dave est un loser, un ringard pur jus. Et c’est d’ailleurs ce qui fait le sel de toute cette histoire. Voir un gringalet sans aucune maîtrise du combat, armé simplement de son courage et de son costume vert fuchsia débarquer face à deux voyous en crânant, voilà qui ne manque pas de piquant. Cependant, Dave apprendra à ses dépends que les comics sont loin de refléter la réalité. On ne s’improvise pas super-héros en un jour, et encore moins lorsqu’on est un geek gringalet sans aucune capacité spécifique. Malgré un revers prévisible, Dave, alias Kick Ass, reprend du service. Après un concours de circonstances très bien amené, Kick Ass attise le buzz et déchaîne les passions, l’occasion de présenter un super-héros rompu aux nouvelles technologies, comme le fut Batman en son temps.


Jusqu’ici, Kick Ass est un film très drôle, mais l’on se demande bien si le film sera uniquement une comédie déjantée qui délaisse l’histoire. Vous l’aurez certainement deviné, ce n’est absolument pas le cas. Sous ses dehors parodiques, le titre – car n’oublions pas que le film est tiré du comics éponyme– n’oublie pas de proposer une histoire réellement bien ficelée. En parallèle des déboires de Kick Ass, nous suivons les aventures d’un père et de sa fille, qui forment résolument un duo très singulier. Sans trop en dévoiler, nous avons en face de nous deux être humains qui approchent le plus de la définition d’un super-héros. Deux justiciers masqués et dotés d’aptitudes exceptionnelles écument le monde de la pègre. Dans quel but ? Vous le saurez bien assez tôt. Sachez simplement que ces deux-là sont très attachants. Nicolas Cage interprète à merveille le rôle du père poupon et sécuritaire ; quant à sa fille, nom de code Bad Girl, le décalage entre son jeune âge et son comportement est une source de réjouissance à plusieurs reprises. Loin d’être la petite fille sage modèle, elle se révèle être une soldate prête à tuer sans aucun état d’âme. Ajoutez à cela des répliques cyniques foudroyantes, et Bad Girl est clairement mon personnage favori.


Il serait pourtant injuste de négliger les seconds couteaux, de ne parler que des trois gentils de l’histoire. Car s’il faut bien reconnaître une qualité de taille à Kick Ass, c’est son panel de personnages très fourni, et surtout très abouti. Du parrain de la pègre à la fille objet de désir, tous les acteurs interprètent brillamment leur rôle. Les acteurs semblent être en résonance avec leur rôle ; à l’unisson ils se sont mis au diapason. Cependant, on ne pourra s’empêcher de noter que l’histoire part sur des bases très classiques. Mais qu’importe puisque les clichés sont superbement détournés. La love story, élément notablement mièvre dans nombre de longs métrages, est également une réussite. Moi qui suis d’humeur cynique à ces moments précis, je me suis surpris à trembler pour Dave, à partager ses sentiments dans ce moment crucial. Clairement, je me suis senti solidaire de ce puceau perdu dans les choses de l’amour, lui qui, avec ses deux meilleurs amis, ne connaît de l’amour que ce qu’il en a lu dans ses comics.


Mais si l’histoire est magnifiquement ficelée, je crois que la mise en scène m’a encore plus bluffé. L’immersion est totale. Je ne suis pas un expert ès cinéma, loin de là, mais clairement je me suis senti vivre l’action, à chaque moment du film. Et ça c’est un atout de taille. C’est ce qui fait la différence entre une scène de tabassage peu choquante et un passage à tabac révoltant, cruel, tant la violence brute y est capturée et restituée par le biais de l’écran. Aucun filtre ne s’immisce entre ce déchaînement sauvage inexpliqué, chaque agression heurte et écœure.


Au final, c’est un film exceptionnel qui nous est offert. Ce pastiche de super-héros ne fait pas seulement rire, il émeut et choque également, notamment grâce à une mise en scène époustouflante. Les scènes de violence sont très crues, et en ce sens peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes (moi-même j’ai été choqué, bien que je ne sois point cœur d’artichaut). L’histoire, malgré son côté ramassis de clichés subtilement réagencés, tient la dragée haute à n’importe quel autre film dit sérieux. On pestera légèrement à un ou deux moments, quand une scène d’action est peut-être trop irréaliste, mais en-dehors de ces très rares passages je considère que c’est un sans-faute sur toute la ligne. Je terminerai avec un mot sur ma scène favorite du film. Le sourire aux lèvres, j’étais presque en transe quand la musique d’Ennio Morricone est venue siffloter à mes oreilles radieuses, pendant que mon regard captait avec avidité la vision délictueuse qui m’était offerte. Décidément, un film culte.


GiZeus.


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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

Creep au sucre

 

 

Aujourd'hui nous allons parler de l'un des films de peur qui ont (un peu) fait parler d'eux en 2005. Ce coup-ci, c'est Creep qui s'y colle (au plafond).  

Creep raconte la mésaventure de Kate, une jeune femme qui quitte une fête londonienne pour prendre le dernier métro. Elle s'assoupit dans la station, et rate la dernière rame. Et se retrouve enfermée dans la station. Mais pas toute seule...

 

Bon, autant révéler le fin mot de l'histoire, puisque je vais descendre le film, et que du coup, vous n'aurez pas envie de le voir. Dans les galeries sombres du métro londonien traîne un croquemitaine qui est né dans une salle du poste de secours vingt ou trente années auparavant. De temps en temps, il traque les SDF, les voyageurs imprudents qui s'aventurent dans les galeries sombres. Elevé par le chirurgien local qu'il a peut-être bouffé entretemps, il s'amuse à entreposer ses proies dans des cages immergées jusqu'à ce qu'elles meurent de faim ou de peur. Rien de révolutionnaire là-dedans, me direz-vous, mais si c'est bien fait, ça peut faire un bon film de pure terreur, de la trempe de The Descent.


Las ! En plus d'avoir un synopsis qui tient sur un timbre-poste, le réalisateur Christopher Smith n'a probablement aucun talent particulier. Parce que le film est réalisé platement, mal monté (les moments où l'on est censé sursauter sont simplement des raccords de prises, donc aucune surprise), et assez mal interprété. Oui oui, mal interprété. car Franka Potente, qui courait déjà pas mal dans Cours, Lola Cours et dans La mémoire dans la peau, essaie de s'égosiller à qui mieux mieux dans cette daube, mais ça ne tient pas une seconde. Aucune surprise dans les péripéties, disais-je, aucune inventivité dans l'intrigue. Pas même un regard d'entomologiste, comme pourraient l'emprunter certains cinéastes. D'accord, c'est un survival, donc il répond à de nombreuses contraintes du genre, mais je l'ai trouvé vraiment pauvre sur le plan artistique. Et la présence de quelques rats par-ci par-là ne soulève aucun intérêt, fût-il poli. Bref, heureusement que le film ne dure qu'une heure et vingt minutes, parce qu'on a presque envie de se le passer en accéléré. 

 

Spooky.


 

 


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