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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Lorsque l'on parle du Studio Ghibli, l'un des studios de production animée japonais les plus couronnés de succès, on pense tout de suite à Hayao Miyazaki, auteur de Mon Voisin Totoro, Princesse Mononoke et le Voyage de Chihiro, entre autres. Mais ledit studio fut cofondé et codirigé également par deux autres personnes, Toshio Suzuki, qui se confine généralement à un rôle de producteur sur les différents films de la firme, et Isao Takahata, disparu en avril 2018, auquel s'intéresse Stéphanie Chaptal dans cet ouvrage.

 

Isao Takahata est connu surtout pour son film Le Tombeau des Lucioles, un chef-d'oeuvre empreint de tristesse. Mais, sans vouloir aucunement dévaloriser la qualité de ce long-métrage, notre autrice s'est attachée à remonter le fil du temps, et à nous parler en long, en large et en travers de son oeuvre et de son influence.

 

Takahata a débuté en 1961, en tant qu'assistant réalisateur au sein de Tôei Animation. Le temps de faire ses armes, et en 1968 il réalise son premier film, Horus, Prince du Soleil, qui peut être vu comme une combinaison de différentes influences occidentales, avec des choix visuels et scénaristiques déjà novateurs pour l'époque. Suivront Panda, petit Panda, Kié la petite peste, le Tombeau des Lucioles, Omoide Poroporo : Souvenirs goutte à goutte, Pompoko, Mes voisins les Yamada, puis le Conte de la Princesse Kaguya, pour ne citer que les longs métrages. Takahata a également réalisé des épisodes de différentes séries, très diverses : Conan, le fils du futur, Heidi, Anne des Pignons verts... La liste de ses scénarios et participations en tant que producteur est intéressante également. De ce génie méconnu, le "grand public" français ne connaît que quelques titres. Il était temps, donc, de combler cette lacune, et Stéphanie Chaptal le fait de fort belle manière.

 

Plutôt que de nous proposer un panorama chronologique de la vie et de l'oeuvre du maître japonais, elle a découpé sa présentation en grands chapitres thématiques. Après l'évocation de ses débuts, elle affirme les racines japonaises de notre réalisateur et scénariste, au travers de quelques films emblématiques comme Pompoko, habile observation de la transition entre le Japon ancestral, et ancré dans la nature et le progrès, la modernité. Ces analyses sont complétées par des entretiens avec des comédiens de doublage qui ont travaillé sur les films en question. Des souvenirs uniques, donc précieux.

 

Cette formule est répétée dans les chapitres suivants, consacrés à ses influences et connaissances du monde occidental, et à l'un des traits particuliers de son oeuvre, à savoir l'ancrage dans le réel (à l'opposé de son ami et collègue Miyazaki, prompt à basculer dans le fantastique). Même si ses héros sont des animaux ou s'il adapte, comme dans Le Conte de la princesse Kaguya, un récit folklorique traditionnel. Le tout abondamment illustré par des extraits de ses réalisations ou des photos montrant Takahata seul ou en compagnie de ses collègues. Le dernier gros chapitre, quant à lui, détaille l'influence que le réalisateur japonais a pu avoir sur des gens comme Michael Dudok de Wit (qui a réalisé le seul film non-japonais des Studios Ghibli, la Tortue rouge), ou Michel Ocelot, l'auteur de Kirikou).

 

Ainsi peut-on voir que dans des productions très différentes par leur sujet aussi bien que par leur aspect visuel, Isao Takahato s'est montré grand observateur de l'évolution de son pays, pour mieux le critiquer, en se servant de ce qu'il a pu apprendre dans la culture occidentale. Un réalisateur à (re) découvrir d'urgence.

 

Spooky

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